dimanche 17 janvier 2016

PREMIERE SORTIE AUTOMNALE

Nous sommes déjà à la mi-octobre. Les arbres n'ont pas encore affiché leurs plus belles couleurs mais cela est en bonne voie. Les photographes de nature ne sauront  bientôt plus où donner de l'objectif entre l'or et le pourpres des feuilles.
En attendant ce moment, déjà beaucoup de choses s'offrent à notre curiosité.
Afin de découvrir ces trésors cachés que la nature nous réserve en ce début d'automne, je profite de ce samedi matin ensoleillé où la lumière du soleil levant est prometteuse.
Je n'ai pas envie d'aller très loin et de prendre la voiture. Je décide donc d'arpenter les chemins à à peine dix minutes de chez moi.
Le village de Mogneville est pour cela idéal car entouré de champs et de bois.

  Je décide de passer par le sentier de la Fosse aux Loups (sud-est du village). Ce sentier arrive rapidement dans le bois de Mogneville après avoir traversé un petit champs de mais où viennent régulièrement se promener les chevreuils.
 J'avance à pas de loup au cas où l'un d'entre eux serait dans les environs mais ce matin, aucune oreille ne se dresse à l'horizon.
En entrant dans le bois, il fait assez sombre. Le soleil est encore bas et ses premiers rayons ne percent pas encore l'épaisseur du branchage. Le fond de l'air est un peu frais et amène à mes narines ces senteurs mêlant des parfums de champignons, chataignes et autres noisettes.
Pour être un bon photographe de nature, il faut mettre tous ses sens en éveil. C'est dans ce but que je marque un temps d'arrêt à l'orée du bois pour m' imprégner de l'atmosphère sylvestre. Craquements du bois, feuilles et fruits tombant des arbres, rosée gouttant sur le tapis végétal, oiseaux commençant à s'éveiller; quelle quiétude et quelle tranquillité se dégagent de ce moment. J'aimerais que le temps s'arrête ici, un peu loin du tumulte de notre vie quotidienne.
Je m'enfonce dans le bois discrètement afin de ne pas déranger toute cette quiétude. Que vais je voir durant ma promenade matinale ? La surprise peut apparaître à chaque croisée de chemin. Un sentier sur ma droite; je vais voir ce qu'il cache. Un tronc couché me barre la route au bout de quelques mètres. Sur l'extrémité de ce tronc a poussé des petits groupes de Pholiotes changeantes ou Psathyrelles hydrophiles. Mon guide "Nature en poche" sur les champignons ne m'est pas d'une grande aide et je me rends compte de la difficulté d'identifier précisément telle ou telle espèce.
 La photo de ces champignons permettra peut être à quelques mycologues avertis qui liraient ces lignes de m'aider.

Je reprends ma route à travers le bois. La lumière arrive petit à petit. Le chemin monte un peu.
 Les alentours de Mogneville sont assez vallonnés. Je scrute les alentours à la recherche de quelques petits écureuils qui passeraient par là mais ce matin, ils ont l'air de bien se cacher.
 Mon regard revient donc vers le sol. De nombreux troncs jonchent le tapis de feuilles mortes car le bois a subi pas mal de coupes ces derniers temps. Un de ces troncs attire plus particulièrement mon attention car je crois y discerner quelque chose qui parcourt sa longueur.
 Non, ce ne sont pas des dizaines de papillons ; nous sommes en automne. Ce sont bien des champignons qui ressemblent à des Cytidia salicina.
Je sors du bois par la petite route qui monte vers l'Ordibée pour redescendre vers le cimetière et profiter des premiers rayons de soleil léchant les prés recouvert encore d'une légère brume matinale.
Je souhaite m'exercer au bokeh et au high key, ayant récemment lu un article sur ces sujets dans un magazine photo. Je trouve ces photos pleine de poésie car elles mêlent douceur et beauté.
 Je cherche donc quelques fleurs automnales qui pourraient convenir à mes essais. Mon regard se porte sur la jolie couleur bleu purpurin d'un géranium des prés.
 Je tourne autour de la petite fleur afin de trouver le meilleur angle de prise de vue. Je souhaiterais également que quelques halos de flare apparaissent dans la photo. Je dois donc jouer avec le soleil qui commence à pointer ses rayons.
Voici donc la photo en question.
Je poursuis ma route sur ce petit talus et je découvre d'autres petites plantes, toujours dans les tons pourpres violets. La plante est encore en boutons et je n'arrive pas à l'identifier.
 Pour rester dans l'esprit Bokeh, j'ouvre pleinement le diaphragme.
 La rosée ressemble à du sucre glace qu'un pâtissier serait venu déposé sur les fleurs pendant la nuit.
Le temps commence à me manquer et je vais devoir abréger ma promenade photographique.
Sur le chemin du retour, je croise quelques fleurs de pissenlit. Quoi de plus commun que cette fleur. Comment lui apporter une touche d'originalité?
 Je me place face au soleil. Je règle l'ouverture du diaphragme sur le plus petit chiffre afin de mieux saisir tous les détails de cette rosée matinale qui recouvre la fleur de centaines de perles éphémères.